LA BIOGRAPHIE

Léa Rivera-Hadjes travaille à Pantin.

Née en 1990, elle suit un cursus en arts plastiques au lycée puis entre dans une prépa d'art publique (ABA Glacière), avant d'intégrer l'École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA) en 2011. Elle en sort  diplômée d'un diplôme national supérieur d'arts plastiques en 2016. Elle obtient un master 2 professionnel Conception et direction de projets culturels à la Sorbonne Nouvelle en 2017.

LA DÉMARCHE

Les trajets quotidiens, le déplacement de nos corps et la chorégraphie presque involontaire que nous effectuons chaque jour dans l'espace urbain sont les récents moteurs de ses recherches plastiques. Arpenter les rues, attendre un bus, un train, conduire une voiture, se laisser porter par des escalators& Ces actions répétitives s'accumulent, se superposent, se confondent parfois, ces instants insignifiants vécus sont pourtant tous uniques. L'artiste y décèle des détails inattendus, de la beauté simple, une forme de poésie, d'échappatoire.

Quand nous habitons ces « inter-espaces », pendant un « inter-temps » nous traversons une panoplie d'émotions, sociales, introspectives, parfois d'agacement, de tristesse, d'antipathie ou d'empathie mais aussi de joie, d'humour, de partage... Ces fragments de nos vies sont riches en sensations, lumineuses, sonores, de mouvements, de vitesse, choisies ou subies, elles sont bien là et animent nos trajets.

L'artiste s'attache à des éléments subtils qui parsèment nos transitions quotidiennes. Il s'agit de sublimer ces voyages quotidiens, de créer de nouveaux paysages inexplorés, des projections intimes, une quête pour donner à voir l'insaisissable : la lumière, l'espace, le temps, le mouvement, la vitesse.

Presque rituellement, pendant ce qu'elle appelle ses migrations pendulaires, Rivera-Hadjes glane des images et des sons. Cette matière première capturée sur le terrain alimente et construit son travail plastique.

Si sa pratique a évolué ces dernières années, elle s'est toujours principalement concentrée autour de certaines techniques d'impression - la gravure, la lithographie puis l'alugraphie fascinée par le multiple, l'empreinte, l'encre, les gestes et l'utilisation de divers matériaux que permet cette pratique de l'image imprimée. Ces estampes imprimées sur divers matériaux papier, plastiques, bâches, plexiglas, bois, métal sont ensuite « mises en scène » dans des structures qu'elle fabrique.

Le mobilier urbain est source d'inspiration pour ses installations : panneaux d'affichage et enseignes lumineuses, éléments du monde ferroviaire, automobile et d'autres transports. Rivera-Hadjes s'approprie, transforme et détourne les objets.

L'ŒUVRE

1/4 Retro Mirror, série FDT fait partie d'une série commencée fin 2021, Fenêtres de trains, à la recherche de sensations de vitesse et de mouvement, d'introspection et de capsules temporelles. C'est un quart de fenêtre qui a capturé un de ces moments uniques vécus lors d'un voyage, ces moments où notre corps est transporté par une machine mobile dotée de fenêtres, d'ouvertures sur différents paysages : train, voiture, où l'on se sent libre de penser, rêver, imaginer son propre monde, en regardant par la fenêtre. Ici c'est précisément une mise en abyme, car on discerne un personnage prenant en photo cette scène mobile dans un rétroviseur et ceci est finalement imprimé sur un miroir en forme de rétroviseur. C'est un selfie mis en abyme, un trajet capturé, illustré par ce geste métaleptique. Le miroir reflétant l'espace dans lequel l'œuvre est exposée, anime cette scène à l'infini et inclut le spectateur dans l'œuvre elle-même.

POUR ALLER PLUS LOIN

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