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Lieux de mémoire

Sur le territoire de Pantin subsistent des traces des conflits passés, en particulier à la gare dont le quai aux bestiaux a été un lieu de déportation de répression pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le quai aux bestiaux

Carte postale représentant un troupeau de moutons en transit entre la gare de Pantin et la Villette
Troupeau de moutons en transit entre la gare de Pantin et la Villette - 186Z9

Le quai a été édifié à la fin du XIXe siècle, pour réceptionner ovins et bovins venant de province et les acheminer vers le marché et les abattoirs de la Villette, à proximité. Il fait partie d’une emprise industrielle et ferroviaire de 19 hectares dédiée essentiellement au trafic de marchandises.

Long de 393 mètres, il est desservi par trois voies reliées au faisceau de l’Est. Les trains peuvent se garer le long du quai et être chargés ou déchargés sans manœuvrer les wagons.

Les quatre convois de déportation

Par sa position géographique, le territoire du futur département de la Seine-Saint-Denis a été particulièrement marqué par le second conflit mondial. Les principaux camps de détention et gares de déportation y étaient situés. Ces lieux ont joué un rôle central dans la politique de persécution et de répression menée par l’Allemagne nazie avec la collaboration de l’État français.

Quatre convois sont partis au printemps et à l’été 1944 de la gare de marchandises de Pantin, en direction des camps de concentration de Ravensbrück, près de Berlin, et de Buchenwald, près de Weimar.

Les convois des 18 avril et 13 mai 1944 ont déporté 401 puis 534 femmes résistantes et victimes de la répression internées au fort de Romainville, sur la commune des Lilas.

Au moment de l’évacuation allemande, le quai aux bestiaux est ensuite réutilisé à deux reprises, les 11 et 15 août. Le 11, ce sont 98 femmes résistantes et victimes de la répression qui sont déportées depuis le fort de Romainville et la prison de Fresnes.

Le dernier grand convoi de déportation de la région parisienne, le 15 août 1944 soit dix jours avant la Libération de Paris, est le plus important de toute l’Occupation par le nombre de déportés, 2216 personnes dont la grande majorité était des résistant·es. Parmi les 1655 hommes et 561 femmes auparavant détenu·es à Fresnes, à la prison du Cherche-Midi à Paris et au fort de Romainville, figurent aussi 168 aviateurs alliés.

Carte retraçant le trajet du convoi du 15 août 1944

Trajet du convoi du 15 août 1944

Au total, près de 3250 déportés partirent de la gare de Pantin, dont quasiment une moitié de femmes. 38 % ne revinrent pas.

La mémoire de la déportation

Après la guerre, seul le dernier convoi du 15 août 1944 est commémoré et il ne tient qu’une place très faible dans les mémoires militantes au-delà de Pantin.

Affiche annonçant la cérémonie du 8 mai et l’inauguration d’une plaque commémorative, en 1955
Affiche annonçant la cérémonie du 8 mai et l’inauguration d’une plaque commémorative, en 1955 - 1Fi646

Deux plaques sont d’abord apposées en son souvenir, une sur le site en 1955 et une autre à l’entrée de la gare. La plaque présente sur les lieux mentionne alors : « Ici le 15 août 1944 est parti le dernier train de déportés ».

En 1965, le cinéaste René Clément reconstitue sur place le départ du convoi du 15 août, pour son film Paris brûle-t-il ? qui sortira l’année suivante.

En mai 2000, une nouvelle stèle érigée à l’initiative de l’Association des amis du Musée de la Résistance nationale de la Seine-Saint-Denis et de la Ville de Pantin est inaugurée par le maire de la commune et le préfet, en présence de collégiens et de lycéens.

Son texte « Gare de Pantin, Quai aux Bestiaux. Le 15 août 1944 est parti le dernier grand convoi de déportés de la région parisienne vers les camps nazis de Buchenwald et Ravensbrück » ne fait mention que du dernier convoi, les précédents étant méconnus.

Ce n’est qu’avec le travail de recherche de l’historien Thomas Fontaine, commandité par l’Association pour l'histoire des chemins de fer en France (AHICF), qu’en 2012 l’existence des trois convois ayant précédé celui du 15 août est mise en lumière.

Un mémorial est aujourd’hui en préfiguration, qui prendra place au sein du futur écoquartier.

Il s’insèrera dans le réseau départemental des lieux de mémoire, qui comprend le fort de Romainville aux Lilas, la cité de la Muette – ancien camp de Drancy et principal lieu d’internement des Juifs de France – et le Mémorial de la Shoah à Drancy, ainsi que les gares de déportation de Bobigny et du Bourget-Drancy.

Pour en savoir plus sur le quai aux bestiaux, consultez l’étude Histoire et mémoire des quatre convois de déportation partis de la gare de Pantin (1944) de l’historien Thomas Fontaine.

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