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Caractéristiques physiques
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Biographie ou Histoire
LA BIOGRAPHIE
Marek Zielinski est né en 1965, à Olsztyn (Pologne). Il étudie la peinture et le dessin aux Ateliers des Beaux-Arts de Varsovie de 1983 à 1986 tout en possédant une solide formation en gravure acquise dès son plus jeune âge. Préférant l'enseignement universitaire au système des écoles d'arts, il choisit, en arrivant en France en 1989, de suivre des études d'arts plastiques à l'Université Paris I. Depuis 1990, parallèlement à son travail personnel, il est directeur artistique d'agences de publicité. Il a occupé un atelier d'artiste au Ventre de la Baleine à Pantin de 1995 à 2001 et participé aux Portes ouvertes des ateliers d'artistes de la ville en 1998 et 1999). Il vit et travaille actuellement à Vincennes.
LA DÉMARCHE
Marek Zielinski opère dans les années 2000 à la fois un grand écart et un croisement entre les préoccupations de certains artistes issus des années 70. Outre Fontana, nous pouvons citer le mouvement Support-Surface ou l'histoire croisée de la déconstruction du tableau et du refus de la fonction narrative de la peinture, mais aussi Giuseppe Penone et le groupe de l'Arte Povera, actif en 1966 et 1969. C'est en réaction au désenchantement issue de l'industrialisation italienne que les artistes de l'Arte Povera vont se réunir dans un mouvement revendiquant dans les choix de leur matériau et de leurs gestes, une attitude morale et une position critique. Penone, enfant du Piémont, opte pour une œuvre intimement liée à la nature et ses premiers travaux sont des interventions directes dans celle-ci avec l'arbre comme sujet principal : ligaturer un arbre, l'enlacer de son corps & Zielinski semble partager avec le sculpteur italien l'idée que l'artiste ne commence pas à partir de rien mais que sa tâche consiste à mettre en forme un matériau qui préexiste à son action. Ainsi, le recours à des matériaux naturels comme la terre ou le végétal se double de gestes voulus comme « premiers », tendant au retour vers un état originel de l'homme et des choses.
L'ŒUVRE
Marek Zielinski a grandi non loin des forêts vierges d'Europe, ce qui explique en partie son amour du bois ; ce même bois dont il se sert comme support, et bien plus, puisque c'est lui qui reçoit directement les incises. La surface censée recevoir le revêtement de la peinture est de la sorte « accidentée ». Le cas de cette œuvre est donc particulier puisqu'il s'agit bien d'un tableau au sens premier du terme : un support de bois recouvert de peinture, mais aussi d'une œuvre en soi puisque c'est celui-là même qui est attaqué par les incisions. La surface travaillée ainsi rappelle d'abord largement le bois gravé, d'autant que l'artiste travaille avec une gouge. Mais la « boite » fabriquée et nommée ainsi par l'artiste, ne sert pas à faire des tirages, elle existe pour elle-même et appartient à une série de plusieurs. « Plus qu'une peinture c'est une peinture objet. Pour lui, le support, indissociable de ce qu'il (re)présente, est primordial. La surface est peinte, les côtés aussi ». Suite au travail d'incises, l'apprêt est un mélange de colle de peau de lapin et de blanc de Meudon (ou blanc d'Espagne) appliqué à chaud et rendue malléable par l'humidité et la chaleur. Puis est posé au pinceau le pigment naturel : de la chlorophylle extraite de la salade, associé à un liant acrylique tandis que l'apprêt continue de se diluer.
Creuser ainsi la peau du tableau évoque pour l'artiste lui-même, les « (&) traces et rigoles qu'ont laissé la pluie dans la terre, des impacts de cette pluie sur la neige, des rides dans l'écorce laissées par le temps ». Nathalie Contenay précise : « Chaque trace laissée, chaque blessure dans le bois est un pas en avant, qui dessine un parcours souvent concentrique, une Anabase. Ce mouvement de spirale, nous ramène au temps cyclique et anthropique du mythe. Le mythe auquel Marek Zielinski fait référence est un mythe fondateur, tout près et à l'origine de la structure des choses, de leur intériorité mais aussi de leur élémentarité ». Les creux, et donc les reliefs formés par les précipités de matières autour de chacun, rappellent les perforations (« bucchi ») d'un artiste comme Lucio Fontana dans ses « Concetti spaziali ». La toile était percée au burin de petites perforations semblables aux constellations, ouvrant ainsi l'espace pictural illusionniste déterminé du tableau vers l'infini. Plus proche de nous, une artiste comme Dominique de Beir utilise la technique de la perforation sur des volumes divers - souvent monumentaux - et à l'aide d'outils inédits parfois spécialement créés pour cette opération.
POUR ALLER PLUS LOIN
Nathalie Contenay, « Marek Zielinski : un paysage en braille que l'on caresse des yeux »
Modalités d'entrées
Achat en atelier en 2000.
Mots clés auteurs
Mots clés typologiques
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