LA BIOGRAPHIE

Né en 1951 à Mamers dans la Sarthe, Hervé Rabot vit près de Paris. Architecte de formation, il exerce son métier jusque dans les années 1980, pour ensuite consacrer plus de temps à des projets artistiques dans le cadre de missions photographiques. Il est lauréat de la fondation nationale de la photographie en 1983, du prix Niepce en 1985 et boursier en 1986 « Villa Médicis hors les murs ». Il assure entre autres la direction artistique du Mai de la Photo 1996 de Reims et celle du festival Photos&Légendes de 2004 à-2006 de la ville de Pantin. Il est responsable d'ateliers de photographie à l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rennes de 1990 à 1997, et parallèlement, il est professeur d'enseignement artistique puis directeur de l'école municipale d'arts plastiques de la Ville de Pantin jusqu'en 2016.

LA DÉMARCHE

Dans ce projet, Hervé Rabot réalise des grandes photographies de trois lieux architecturaux important du patrimoine de Pantin : La folie de Romainville, La Savonnerie Rémy et la Piscine de Pantin. Il place en surimpression une figure par-dessus afin de recontextualiser ces lieux témoins du passé local. Rabot décrit ce travail de la sorte : « Une photographie de l'expérience, l'expérience de lieux symboliques par un regard/travail de décollement et de recollement de surfaces sensibles des murs, véritables peaux, contact, interfaces entre le lieu même et le monde qui l'entoure, expérience de l'intime et du public, du lien qui les unit. »

L'ŒUVRE

L'entreprise Rémy, fondée à Paris en 1855, s'est installée à Pantin dans la rue Berthier en janvier 1865. Elle devient de plus en plus importante dans le marché du savon et finit même par racheter la Savonnerie Cosmydor et par s'associer avec l'Oréal. Malgré cela l'entreprise disparaît en 1968 suite au décès de son président. Quelques entreprises se succéderont comme le Prince des princes ou Pérouse, puis les ateliers, laboratoires et maison seront détruit dans les années 90 afin de laisser place aux logements de la ZAC de la chocolaterie.

Rabot garde donc une trace de ce lieu, de cette histoire industrielle. Il (sur)imprime encore une fois un personnage nu vu de dos. Liant ainsi la façade et la peau par rapprochement. Cette figure n'est pas toujours visible, en effet, la lumière environnante permet de cacher ou de dévoiler les images. Associant une autre photographie à ce lieu chargé d'histoire laissé à l'abandon, Rabot permet de réactualiser la mémoire patrimoniale de lieux détruits ou oubliés pour l'ancrer dans une autre temporalité

LA TECHNIQUE

Hervé Rabot utilise la technique de la surimpression, ou double exposition, afin de réaliser cette série d'œuvres. Il utilise ici un appareil argentique. Sur ce type d'appareil, se trouve une molette permettant d'avancer la pellicule à l'intérieur de l'appareil afin de changer l'endroit où l'image va se figer. Cette méthode consiste à faire l'inverse : il suffit de ne pas faire avancer la pellicule entre chaque prise de vue. Ainsi, les deux prises de vue vont apparaître mélangées sur une même partie de la pellicule.

POUR ALLER PLUS LOIN

www.herverabot.fr

Commande de la direction de la Communication en 1989 pour une exposition à Montrognon sur le plan d'occupation des sols (POS).

OAP/47 et OAP/49

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