LA BIOGRAPHIE

Née à Paris en 1985, Heloïse intègre le Goldsmiths College à Londres après une licence en Arts Plastiques à la Sorbonne en 2013. Elle y obtient un Master en Arts Plastiques en 2018. Elle est finaliste du Jerwood Painting Fellowship en 2016, de la Bourse Emerige en 2019, lauréate du Painting Fellowship à la British School at Rome en 2022 et obtient l'Aide Individuelle à la Création (AIC) de la DRAC en 2022. En 2019 elle a sa première exposition personnelle institutionnelle à E-WERK Galerie Für Gegenwartskunst de Freibourg en Allemagne, projet soutenu par l'Institut Français d'Allemagne.

La perte de son père à 23 ans, l'a entraîné dans un grand moment de repli et le besoin de se réparer, de comprendre le monde, de le disséquer à travers la peinture, la couleur, la forme. Au départ, l'art s'est imposé à elle comme un moyen de survie, ou de se relier à lui. Elle essayait de créer le temps qu'ils n'avaient pas eu ensemble.

LA DÉMARCHE ET L'ŒUVRE

Ce dessin fait partie d'une série intitulée « Mongrels » inspirée par le texte de Donna Haraway Manifeste des espèces compagnes. Quelle est notre capacité humaine à construire des relations d'altérité qui ne soient pas marquées par des rapports de domination, mais par des relations de respect, d'affection, d'amour? On peut y lire le mot Opéra-tion coupé en deux. « Mongrels » en français signifie 'bâtards', un terme péjoratif a plusieurs sens. Elle fait référence à l'exclusion d'un groupe ou d'une fratrie mais aussi au sens qu'on lui donne chez les animaux lorsqu'ils sont issus de croisement non identifié. On ne peut pas les classifier.

Pour ce dessin, le processus a été le même que pour toutes les autres œuvres. Elle développe un travail de glanage et de réappropriation de matériaux imbibés d'histoires domestiques, ce qui implique un processus d'archivage par accumulation de fragments et par des opérations de copier-coller. Il s'ensuit un phénomène de rotation des matériaux qui fonde sa pratique très économique voire précaire et sans hiérarchie de mediums. Les textiles qu'elle emploie, dont les mouchoirs, les broderies et les toiles, racontent des tensions et des comportements de docilité. Attacher des éléments et les faire coexister entre eux relève pour elle de gestes de réparation ; le tissu se traite comme de l'épiderme, tantôt meurtri, tantôt cicatrise. Et parfois, ces motifs s'accumulent sur le papier.

POUR ALLER PLUS LOIN

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