LA BIOGRAPHIE

Né en 1989, Guillaume Brinas intègre les Ateliers des Beaux-Arts de la Ville de Paris après des études de mathématiques et d'histoire comparée. Agrégé d'art plastique durant ses années d'ateliers, il partage désormais son temps entre l'enseignement et sa pratique. En tant que membre du collectif RPZ, Artist-Run Space pantinois, il participe activement à son développement. Il a exposé dans divers lieux en France comme à l'étranger, proposant toujours une recherche sur les notions croisées de mémoire collective et individuelle face à l'espace urbain.

LA DÉMARCHE

« Rapidement, je me suis aperçu que ce qui retenait mon attention, c'étaient ces structures et assemblages qui ne comptent pas, les images délaissées, ce qui reste dans un coin. Je les photographie pour ensuite les trier, les classer puis les sélectionner progressivement comme bases de mes travaux.

Les images choisies deviennent la caution d'une recherche plastique durant laquelle, je dépouille la source pour tenter de me rapprocher de l'équilibre qui avait suscité mon attention.

A terme, les réalisations s'intègrent à l'ensemble des productions finies comme de nouveaux marqueurs des souvenirs et des perceptions. Ces productions participent par ailleurs, dans leur rapprochement, à la constitution de nouveaux espaces. Il s'agira de lieux présentés comme autant de décors issus de la réduction et de l'épure d'environnements communs et personnels. Des lieux qui enfin, tenteront de montrer un sens intime du temps et du quotidien. »

L'ŒUVRE

« Ce travail entend se baser sur une volonté de structurer des espaces dans le cadre du tableau. Il s'appuie sur deux perceptions de la peinture. D'abord, une appréciation de la peinture renaissante comme celle de la création d'un espace de mise en scène du récit. Par ailleurs, l'approche médiéviste de l'image m'apporte un levier supplémentaire dans ce qu'elle semble avant tout perçue comme un support méditatif. Le point de jonction qui se met en place entre ces deux périodes chez les proto-renaissants, est ici une autre source d'intérêt. Les fresques, par exemple, de Fra Angelico dans les cellules du couvent San Marco m'ont particulièrement touché.

Dans ma peinture, j'envisage la composition selon une approches historique. J'envisage ici l'histoire comme une abstraction que l'on cherche à mettre en forme. Elle se compose de morceaux que l'on sélectionne et avec lesquels on construit une certaine lecture des mémoires. Les choix que l'on fait indiqueront évidemment une certaine vision politique, moral ou symbolique du passé. La peinture rejouerait cette approche. Elle est faite de fragments de réalité recombinés, de formes piochées dans le lexique graphique que constituent mes "images sources". Elle montre un nouvel espace ou semble se jouer une scène. Elle ménage toutefois une possibilité très ouverte d'interprétation. Elle permet une méditation dans l'image et par l'image. Une image mêlant alors symboles du temps commun, univers personnel, espace politique et historique à l'espace propre (celui de la peinture, de l'agissant, du spectateur). »

LA TECHNIQUE

« Il s'agit ici d'un travail de miniature. Une pratique à laquelle je m'essaie en réalisant la représentation à partir d'une ébauche produite en amont sur ordinateur. Celle-ci compile une série d'images sources pour produire une composition homogène qui répond aux attentes esthétiques et sémantiques que j'envisage de développer. Le travail s'engage ensuite morceau par morceau à la manière d'un puzzle. C'est ce qui donne d'ailleurs au rendu final, les allures d'un collage. Chaque élément est délimité au scotch pour que puisse s'y établir une recherche picturale propre. L'enjeu du contour est toujours très présent dans ma peinture. Chaque espace est ainsi un lieu d'expression indépendant et l'ensemble prend forme au retrait des scotchs. Je conserve alors un regard partiel sur ma peinture jusqu'au point final où je vois la composition s'assembler dans les derniers instants.  »

POUR ALLER PLUS LOIN

https://guillaumebrinas.com

Achat à l'artiste en 2022.