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Date
Caractéristiques physiques
Dimensions
Biographie ou Histoire
LA BIOGRAPHIE
Né en 1984 à Suresnes, Thibault Lucas est avant tout un dessinateur. Artiste autodidacte, il dessine depuis son plus jeune âge. Lancé par l'association Premier Regard en 2012, puis sélectionné au Prix de peinture Novembre à Vitry, il expose régulièrement à Paris dans des galeries (Frédéric Lacroix, Graphem, Nicolas Silin) ou dans des lieux atypiques (beffroi de Saint-Germain-L'auxerrois, église Saint-Merry, librairie des Alpes). Il réalise aussi des installations de land art en ville ou à la campagne.
LA DÉMARCHE
Les peintures de Lucas représentent une nature mystérieuse, répétitive et immense, tantôt contemplative, tantôt oppressante. Il s'agit de paysages ambigus avec des traces naturelles ou humaines, des paysages silencieux dont on ne sait plus s'ils sont terrestres ou lunaires.
Thibault Lucas travaille par séries, avec des thèmes forts dans lesquels il s'immerge totalement pendant quelques temps, autant intellectuellement que physiquement. Il a ainsi visité et travaillé pendant quatre ans les champs de bataille de la Grande guerre, expérimenté l'ermitage montagnard pour donner vie à sa série « La Montagne Sacrée », ou encore travaillé sur les mégalithes préhistoriques, les rites tribaux et le travail des champs.
L'artiste aime se retrouver seul dans la nature, carnet de croquis ou appareil photo à la main, le plus souvent à la tombée de la nuit, pour tirer d'elle sa force et son mystère et ensuite essentialiser ces impressions dans son atelier à travers la peinture. De ces immersions, Lucas ne garde que l'essentiel : une couleur ou deux, des formes simples, un fond blanc.
Le blanc est central dans son travail, à la fois structure et aspiration. Lucas peint comme il dessine, tout en créant ses propres outils (avec de la feutrine trempée dans l'encre) lui permettant d'avoir une touche spontanée et précise à la fois. Quant aux dimensions des œuvres, son travail s'étend et ses formats s'agrandissent et sortent des limites de la feuille ou de la toile.
Les peintures de Lucas évoquent une douce et inquiétante poésie, une réalité sacrée qui donne envie d'aller voir plus loin, plus haut, là où le blanc est total, là où on ne voit plus.
L'ŒUVRE
Lucas représente les arbres qu'il a pu apercevoir au mémorial canadien de la Première Guerre mondiale de Beaumont Hamel situé dans la Somme. Cet ensemble commémoratif comporte des vestiges des champs de bataille ; il est possible d'y observer des tranchées et des cratères d'obus, recouverts aujourd'hui d'une herbe verte bien taillée jonché d'arbres symbolisant pour Lucas les âmes des soldats tombés sur ce sol. C'est également pour lui un symbole de la vitalité sacrée de la nature ; l'arbre fait le trait d'union entre la terre et le ciel, il porte en lui une poésie naturelle qui prend ici tout son sens dans le contexte de Grande Guerre. C'est une expression du cycle naturel de la vie, où tout reprend mais sous une autre forme.
Lucas choisit de montrer la lisière d'un bois, renforçant ainsi le contraste de plein et de vide, d'ici et d'ailleurs. Il fait nuit noire dans cette forêt, l'atmosphère est inquiétante. Une tension se crée, une attente ; va-t-il se passer quelque chose ? Le spectateur fait alors le guet, à la manière d'un poilu. L'artiste tisse un fil temporel, reliant le passé au présent ; après tout, ce sont simplement des arbres, objet naturel intemporel. Ils pourraient très bien être à la fois ceux du début de la guerre, ceux présents dans les zones montagneuses d'Alsace ; ou bien alors les arbres sereins d'aujourd'hui. L'encre de Lucas reste ambiguë sur sa temporalité.
LA TECHNIQUE
« Je crée mes propres feutres à la taille que je souhaite en roulant de la feutrine et en la trempant dans l'encre ensuite. Un premier dessin à l'encre rouge me permet d'être à la fois précis et nerveux dans mon trait. Le dessin est assez réaliste mais déjà avec peu de traits. Ensuite, je bascule dans l'abondance : j'encre beaucoup un très large pinceau à l'encre bleue que je viens passer rapidement pour couvrir et déranger mon dessin initial. Je fais notamment attention au dégradé de l'eau. Je n'ai pas le droit à l'erreur et c'est ce que j'aime. Comme le voile de la nuit ou du froid, l'encre bleue apporte un flou mystérieux mais cohérent avec la réalité. »
(source : entretien avec l'artiste par le pôle Mémoire et patrimoine)
POUR ALLER PLUS LOIN
www. thibaultlucas.com
Instagram : thibault_lucas_
Modalités d'entrées
Achat en atelier en novembre 2020.
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