Établissements de santé
CMS Jacques-Isabet [ancien CMS Cornet]
14 puis 10-12 rue Eugène-et-Marie-Louise-Cornet
1908 pour le 14 / Désiré Letailleur, architecte
1994-1995 pour le 10-12 / François Guénon, architecte
À la fin du XIXe siècle, le conseil municipal pantinois organise un service de consultations médicales gratuites au sein de l’hôtel de ville et délègue les prérogatives d'assistance à une œuvre privée, la Société du dispensaire gratuit de Pantin-Aubervilliers pour les enfants indigents malades, ouverte en janvier 1895.

Alors qu’en 1900, une circulaire préfectorale encourage la création de dispensaires communaux pouvant assurer « aux malades indigents des soins éclairés » et que l’œuvre privée ne parvient pas à combler la demande des Pantinois, il faut attendre 1903 pour que soit votée la création d’un dispensaire communal rue de l'Alliance (actuelle rue Eugène-et-Marie-Louise-Cornet). Ouvert « aux seuls indigents pantinois » en 1908, ce service gratuit est animé, sous la responsabilité de sa directrice Marie-Augustine Jourdeneaud, par un généraliste, un chirurgien, un oculiste, un dentiste et deux infirmières municipales.
Le bâtiment du dispensaire comprenait au rez-de-chaussée : un vestibule, à gauche le bureau de la directrice, au centre une salle d’attente distribuant pharmacie, salle de pansements, docteur, dentiste et oculiste, cour, bains-douches, chaufferie et bains d’enfants. Au premier étage, on trouvait un logement de fonction.

En 1995, le centre de santé déménage dans de nouveaux locaux sur la parcelle voisine, passant alors de 850 à 2100 mètres carrés. Le bâtiment de deux niveaux, conçu par François Guénon, s'insère dans un programme mixte de logements et d'équipements publics comprenant également un centre de protection maternelle et infantile et un foyer-restaurant pour personnes âgées.
Le bâtiment initial abrite quant à lui, depuis 2000, le commissariat de police.
CMS Sainte-Marguerite
28-30 rue Sainte-Marguerite et 25-27 rue Berthier
1927-1933 / Désiré Letailleur, architecte
Le centre municipal d’hygiène sociale, qui ouvre en 1931, offre une consultation prénatale, une consultation pour les nourrissons, un service de distribution de lait appelé « goutte de lait » fonctionnant en liaison avec l’Assistance publique, un service d’actinologie (c’est-à-dire de traitement aux ultra-violets), une crèche de soixante berceaux et deux dispensaires, le premier de médecine générale et de petite chirurgie, le second antivénérien.
Le bâtiment est dessiné par l’architecte communal Désiré Letailleur, qui reprend les codes des édifices publics de l’entre-deux-guerres.

Dotés d’ossatures et de toits-terrasses en béton armé, les bâtiments comprennent dans leurs façades en chaînage de maçonnerie associant pierres naturelles, pierres reconstituées et briques, de larges fenêtres à vantaux procurant lumière et ventilation naturelles. Le logement de fonction, situé au deuxième étage, bénéficie quant à lui d’une toiture traditionnelle à deux pans abritant un comble.
La disposition des espaces, sur quatre niveaux dont un en sous-sol, reflète une volonté d’organisation scientifique, répondant aux normes médicales strictes en matière de ségrégation des patients selon les pathologies et les soins à apporter.
Le centre municipal de santé, dont les locaux ne sont plus adaptés aux normes d’accueil du public et de qualité des soins, va être relocalisé au 32 avenue Édouard-Vaillant dans un programme mixte comprenant également logements, commerces et locaux d’activité.
CMS Ténine
rue Édouard-Renard puis 2 avenue Aimé-Césaire
1967 pour l'ancien CMS / Émile Aillaud, architecte
2006-2008 pour le nouveau bâtiment / Hamonic + Masson, architectes
Après-guerre, pour faire face à la crise du logement, une cité d'habitat social est construite aux Courtillières. En 1967, le centre médical Ténine, du nom du docteur Maurice Ténine, élu communiste à Antony, résistant et fusillé en 1941, est inauguré au rez-de-chaussée d'un des bâtiments de la cité, rue Édouard-Renard.
À son ouverture, plusieurs objectifs lui sont fixés : rendre accessible aux classes les plus défavorisées une médecine de qualité et mettre à la portée de tous les moyens modernes de diagnostic par la présence de plusieurs spécialistes et d'un appareillage technique.
Agrandi en 1976, le CMS Ténine doit déménager au début des années 2000, le projet de rénovation du quartier prévoyant la démolition du bâtiment qu’il occupe, le « gouffre ».

Le centre de santé intègre en 2008 un nouveau bâtiment conçu par l’agence Hamonic + Masson. Placé au cœur de la nouvelle centralité des Courtilllières, l'équipement, auparavant relégué en périphérie du quartier, est aujourd'hui ouvert à tous les habitants de la ville.
Le volume confié aux architectes, un bloc compact libre sur ses quatre faces, est scindé en trois parties : le socle, réservé au programme médical (centre de santé, centre médico-psycho-pédagogique et pharmacie), et 36 logements sociaux, séparés en deux blocs identifiés par leurs balcons.
Le socle, complètement vitré, symbolise l’ouverture de l’équipement sur le quartier et sa population, tandis que le parvis extérieur vise à encourager la fréquentation du lieu. Le hall ouvre de larges baies sur un patio planté. La chromatique verte encourage la sérénité, dans ce lieu que les architectes ont voulu spacieux, lumineux et accueillant.
Bains-douches municipaux
42 avenue Édouard-Vaillant
1924-1926 / Désiré Letailleur, architecte
reconversion en 2020-2022 / Delphine Bassinet (Ici & Là), architecte
Édifiés dans l’entre-deux-guerres, les bains-douches s’inscrivent dans la politique de santé publique menée par la municipalité de Charles Auray. Ils sont implantés au cœur du quartier ouvrier des Quatre-Chemins, au fond d’une vaste parcelle où se trouve déjà la salle des conférences. À la même période est érigé dans le quartier de l’Église un second établissement, aujourd’hui démoli.
Alors que nombre de logements ne sont pas encore dotés d’une salle de bains, les bains-douches des Quatre-Chemins, dont le plan est conçu par l’architecte communal Désiré Letailleur, comportent vingt cabines individuelles de douches ou baignoires. Ils sont exploités par le concessionnaire André Lafaille.

L’édifice, conforme aux règles de la symétrie, est organisé autour d’un pavillon central à deux niveaux, abritant au rez-de-chaussée surélevé l’entrée principale et la caisse, au premier étage un logement de fonction. Ce corps principal est flanqué de deux ailes, accessibles depuis une salle d’attente pourvue de bancs intégrés. On comptait douze douches dans l’aile des hommes, à gauche, et quatre douches et quatre baignoires dans celle des femmes, à droite. L’éclairage naturel et la ventilation étaient assurés par des fenêtres haute placées et une verrière dans la toiture terrasse.
La façade en meulière pour le soubassement et brique claire pour l’étage, est ponctuée de brique rouge soulignant les séparations entre les niveaux.
Les bains-douches municipaux cessent de fonctionner en 2004. Une opération de réhabilitation et d’extension en crèche parentale est menée par Ici & Là architecture. À l’exception des baies adaptées pour le nouvel usage, la façade a été respectée. Une extension en structure bois entièrement habillée de zinc vient s’adosser à l’arrière sur le pignon aveugle. La crèche a ouvert en 2022.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les brochures L’architecture et les politiques hygiénistes et CMS Ténine à Pantin