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Établissements scolaires

La présence d’institutions scolaires sur le territoire remonte à l’Ancien Régime, congrégations religieuses et initiatives politiques locales se partageant alors la mission de transmettre un savoir aux enfants. C’est toutefois sous la IIIe République que l’éducation est prise en charge par l’État. La croissance de la population pantinoise impose de concevoir une politique de constructions scolaires, les initiatives ponctuelles ne suffisant plus à répondre aux besoins.

Carte postale reproduisant une photographie de classe de l’école maternelle du Centre, pendant l’année scolaire 1909-1910
Photographie de classe de l’école maternelle du Centre, pendant l’année scolaire 1909-1910 - 2Fi1196

En 1876, seuls deux groupes scolaires publics existent, rue des Grilles dans le centre et rue Thiers (actuelle rue Condorcet) aux Quatre-Chemins. La forte hausse du nombre d’enfants à scolariser, suite à l’application des lois Ferry, oblige la municipalité à bâtir deux groupes scolaires supplémentaires, le premier en 1889 à côté de l’hôtel de ville, le second dix ans plus tard rue de Montreuil (actuelle rue Charles-Auray). En 1898, près de 4300 enfants sont ainsi inscrits dans les écoles publiques pantinoises.

Dans l’entre-deux-guerres, deux écoles maternelles s’ajoutent à la liste, dont celle du Plein-Air destinée aux enfants à la santé fragile.

Entre la fin des années 1950 et celle des années 1970, la croissance de la population scolaire, stimulée par le baby boom et l’extension de l’obligation de l’enseignement, entraîne la construction de neuf établissements primaires. De nouvelles formes de production émergent, afin d’apporter une réponse rapide à cette hausse du nombre d’élèves ; standardisation et préfabrication ont un impact significatif sur les formes architecturales. C’est aussi dans les années 1970 que les premiers signes d’un renouveau émergent, les pédagogies cherchant à replacer l’enfant au centre de l’enseignement appelant une autre façon de concevoir la disposition des écoles.

Après l’ouverture de quatre écoles au milieu des années 1980, le rythme ralentit, une seule étant inaugurée dans les années 1990. Les chantiers reprennent au tournant du siècle : trois établissements ont ouvert depuis le milieu des années 2000 et un quatrième est en chantier dans le nouveau quartier du Port.

École Sadi-Carnot

2 rue Sadi-Carnot

1889 / Léon Guélorget, architecte

surélévations en 1897 et 1908 / Désiré Letailleur, architecte

Le groupe scolaire Sadi-Carnot, conçu sous la IIIe République, est caractéristique de la politique architecturale à grande échelle menée par le ministère de l'Instruction publique. Sa situation à proximité de l'hôtel de ville, d'un square et de la gare participe de la tentative de créer un nouveau centre communal.

Carte postale du groupe scolaire au début du XXe siècle

Le groupe scolaire au début du XXe siècle - 2Fi185

Le projet comprend à l’origine deux écoles élémentaires de cinq classes chacune, séparant filles et garçons, ainsi qu’une école maternelle de trois classes. La façade monumentale, en pierre de taille et briques polychromes, est constituée de deux pavillons latéraux et d'un pavillon central. La maternelle est traitée comme une annexe au corps de logis principal et bénéficie de sa propre cour. Elle a fait l'objet d'une surélévation en 1908.

Photographie du préau de l’école et de son ossature apparente, en 1929
Préau de l’école et son ossature apparente, en 1929 - 3Fi1152

Les principaux dispositifs de l'école-type sont intégrés à ce groupe scolaire. Les salles de classe sont calibrées selon des dimensions qui intègrent un espace minimum par élève, assurent un renouvellement de l'air suffisant et un éclairage naturel généreux. Leur distribution s’opère par des galeries à l’arrière. Les préaux couverts sont dotés de colonnettes de fonte. Ils se glissent au rez-de-chaussée des ailes intérieures et donnent de plain-pied sur les cours de récréation.

L’école fait l’objet d’agrandissements successifs, notamment au début du XXe siècle par la transformation du gymnase en classe, puis en 1964 avec l’aménagement de nouvelles salles de classe qui remplacent celles installées dans les baraquements provisoires édifiés en bordure du stade. En 1969, le groupe scolaire devient une école mixte.

Progressivement, à partir de 1922, le bâtiment accueille aussi des classes d’enseignement commercial et de préapprentissage, ainsi que trois classes de cours complémentaire préparant au brevet élémentaire et à l’école normale. En 1924, une école primaire supérieure de filles est officiellement créée à Sadi-Carnot. Elle restera en activité, tout comme le centre d’apprentissage professionnel pour garçons devenu collège d’enseignement industriel (CEI) et formant des apprentis-mécaniciens, jusqu’au transfert avenue Jean-Jaurès et l’ouverture du lycée Marcelin-Berthelot en 1976.

Les locaux devenus vacants ont ensuite abrité le conservatoire de musique de Pantin, de 1978 à 2022, et le théâtre-école.

Écoles Charles-Auray et Paul-Langevin

28-30 rue Charles-Auray

1899 / Léon Guélorget, architecte

extension en 2000 / Atelier d’architecture Daquin et Ferrière, architectes

Photographie du groupe scolaire depuis la tour Méhul, dans les années 1960
Le groupe scolaire vu depuis la tour Méhul, dans les années 1960 - 3Fi12087

Édifiées en 1899 par l’architecte communal, pour répondre aux besoins de scolarisation du secteur, les écoles (de garçons, de filles et maternelle) se composent de deux corps de bâtiments à trois niveaux, l’un en forme de L et l’autre en forme de I, disposés autour d’une cour centrale.

La construction est en meulière crépie. Une attention particulière est portée aux ouvertures, chaque étage ayant son propre jeu de fenêtres, généralement des fenêtres cintrées avec linteau en briques polychromes en guise d’ornements. Des bandeaux ornent les façades, mettant en avant les modénatures et l’utilisation de la brique. Les pavillons bénéficient d’un toit à deux pans et d’une couverture en tuiles rouges représentative de la fin du XIXe siècle.

En 2000, le groupe scolaire fait l’objet d’une extension par l’ajout d’un bâtiment le long de la rue Charles-Auray, entre les deux écoles existantes, rendant ainsi la cour imperméable à la rue. Cette extension abrite en rez-de-chaussée une salle de restauration, un office et une laverie ; à l’étage quatre salles de classe, une salle d’activité et une bibliothèque. La façade, à deux niveaux, est composée de béton brut et coloré, et de vitres. Des jeux de plein et de vide ont été dessinés pour offrir des vues dégagées à l’étage supérieur.

École de Plein-Air

30 rue Méhul

1932-1933 / Florent Nanquette, architecte

Photographies des tentes de l’école provisoire, devant lesquelles les enfants prennent le soleil
Tentes de l’école provisoire, devant lesquelles les enfants prennent le soleil - 3Fi52

Au début du XXe siècle, de nouveaux types d’établissements scolaires sont préconisés pour faire face au développement croissant de la tuberculose. Dans ce contexte, la municipalité de Pantin ouvre, dès le printemps 1923, une école de plein air sur le site du parc de la Seigneurie. Elle consiste en deux tentes Bessoneau et une baraque pour la cuisine. Cette école qui fonctionne de mai à octobre, reçoit 60 tout-petits choisis par les médecins inspecteurs parmi les enfants les plus chétifs des quatre écoles maternelles de la ville. L’effectif estival monte rapidement à 150 élèves. Elle est ainsi, bien avant le modèle de Suresnes, la première école de plein air du département de la Seine.

En 1930, la municipalité lance un vaste projet d’aménagement du parc de la Seigneurie, qui remplace l'école saisonnière par une école maternelle de plein air permanente, de huit classes. Symbole de l'école idéale, elle doit véhiculer des valeurs modernistes et hygiénistes et mettre en œuvre une pédagogie de l'éveil.

Carte postale montrant une vue d’ensemble des bâtiments et de la cour

Vue d’ensemble des bâtiments et de la cour - 2Fi974

Conçu par l’architecte Florent Nanquette, le projet prend la forme d’un E ouvert sur le sud pour bénéficier d’un ensoleillement maximum. La cour est ainsi protégée des vents et offre un espace de jeux idéal pour les enfants. Dans la disposition intérieure, la barre verticale du E comprend les classes, tandis que les barres horizontales contiennent respectivement le réfectoire et la cuisine, la salle d’exercice et de jeux, le dortoir et les douches. Chaque salle est conçue pour être de plain-pied sur le jardin et ouvre à l’extérieur par une grande paroi vitrée pouvant s’éclipser en sous-sol durant la belle saison. Le système de ventilation intérieure est particulièrement étudié pour éviter toute stagnation.

Photographie d'enfants faisant de la gymnastique devant la rotonde
Enfants faisant de la gymnastique devant la rotonde - 3Fi30

Dans ce projet, le maître d’œuvre a cherché une combinaison des avantages du progrès et des formes traditionnelles réinterprétées au travers de la mode régionaliste. La monumentalité des éléments architecturaux répond à la volonté de marquer l’importance de tels équipements dans le tissu urbain.

L’école de Plein-Air est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1997.

Une restauration d’ampleur a débuté en 2024.

Groupe scolaire Jean-Jaurès

2-6 rue Barbara

1960-1961 / Émile Aillaud, architecte

surélévation et modification de façades en 1988-1989 / François et Laurent Hess, architectes

rénovation et extension en 2004 / Véronique Lours, architecte

Dans le plan d’ensemble des Courtillières élaboré par Émile Aillaud, la place des équipements publics, en particulier des deux groupes scolaires, est déterminante.

L’école dite jaune comprend à l’origine une maternelle, une école de garçons et une de filles, disposées dans un bâtiment linéaire à trois niveaux et perpendiculaire à de petits édifices en rez-de-chaussée contenant préaux et réfectoires et séparant les trois cours de récréation. Elle remplace les classes provisoires mises en place dans le quartier en 1955.

En 1971, le collège sera créé en lieu et place de l’école des garçons, tandis que l’école des filles deviendra mixte.

Le groupe scolaire, construit dans un contexte dominé par la rationalisation et la normalisation de la construction que commandent des besoins exponentiels, se distingue de la production courante par son insertion dans le grand ensemble, par la mise en œuvre de solutions structurelles novatrices et par la volonté affirmée d’en faire un lieu de vie.

Photographie du chantier de construction en 1960
Chantier de construction en 1960 - 3Fi2233

Le bâtiment des classes, long de 140 mètres et réalisé grâce au chemin de grue, reprend une disposition courante : salles de classes orientées côté cour et distribuées par une galerie latérale. Ses façades sont constituées de panneaux revêtus de carreaux de grès cérame jaunes.

Une opération de réhabilitation et d’isolation thermique, à la fin des années 1980, a caché le dessin original des façades en panneaux préfabriqués dans lesquels les ouvertures horizontales étaient placées à trois hauteurs différentes : basse pour la vue sur l’extérieur des enfants assis, médiane pour les enfants debout et haute pour les adultes. Cette composition, qui tamisait la lumière, apportait légèreté et raffinement à la « barre ».

Vue d’un des édifices bas en 1989
Vue d’un des édifices bas en 1989 - 174W80

Les édifices bas sont couverts par de petites coques de béton armé, supportées par d’élégants piliers en Y placés à l’extérieur. Les préaux sont de simples abris ouverts décorés de faïence, tandis que les réfectoires reçoivent des façades en mosaïque de pâte de verre.

Les travaux d’isolation et la surélévation de l’école maternelle ont fait disparaître l’esprit du projet d’origine, banalisant les bâtiments avec des matériaux inappropriés tels que les revêtements de façades et menuiseries en PVC.

Le collège a fait l’objet en 2004 d’une rénovation et d’une extension. Un des objectifs de l’architecte a été de lui donner une identité propre au sein du groupe scolaire. L’extension remplace un préau couvert de voûtes en béton et est implantée perpendiculairement au bâtiment existant, dont elle reprend le gabarit général tout en s’en différenciant dans la forme. À la géométrie rigoureuse et à l’horizontalité du bâtiment existant, l’extension répond avec une volumétrie fragmentée et adoucie (retraits, saillies, courbes de la toiture, ouvertures multiples et différenciées). Le choix de couleurs fortes aux tonalités chaudes est une référence à Aillaud et son coloriste Rieti.

École Hélène-Cochennec

35 rue Formagne en face du 45 avenue Anatole-France

1966-1968 / Denis Honegger, architecte

extension en 1990 / Michel Macheret, architecte

Dans les années 1950, le conseil municipal décide la construction d’une nouvelle école maternelle, dans un contexte de forte urbanisation du quartier.

Approuvé en 1966, le projet de Denis Honegger prévoit un bâtiment en forme de T, organisé sur plusieurs niveaux : un rez-de-chaussée inférieur, un rez-de-chaussée supérieur et un étage. L’aile principale abrite les six classes, tandis que l’aile perpendiculaire accueille la salle de jeux, le préau et l’entrée.

Les façades alternent béton apparent et revêtements en grès cérame vitrifié. L’intérieur mêle les matériaux : carrelage en grès cérame, sols plastiques et revêtements muraux en faïence. Les grandes baies vitrées et les claustras en béton armé apportent luminosité et aération. Les choix constructifs traduisent une recherche de durabilité et de simplicité.

Perspective de l’école et de sa cour

Perspective de l’école et de sa cour - 4Fi122/1

L’aménagement extérieur est soigné, intégrant cours, espaces verts et plantations. Les clôtures sont associées à des haies de troènes, contribuant à l’esthétique et à la fonctionnalité de l’établissement.

Alors que sept années de démarches administratives avaient été nécessaires pour débloquer les crédits gouvernementaux nécessaires à la construction, le chantier ne dure que deux ans et l’école ouvre à la rentrée 1968, malgré une interruption des travaux pendant les grèves de 1968.

En 1990, une extension colorée sur la rue Formagne est réalisée par l’architecte Michel Macheret.

Groupe scolaire Jean-Lolive et Édouard-Vaillant

46 avenue Édouard-Vaillant

1969-1971 / Jean Perrottet et Jacques Kalisz, architectes

Ce groupe scolaire du quartier des Quatre-Chemins, réalisé en 1971 par Jean Perrottet et Jacques Kalisz de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA) sur le terrain tout en longueur de l’ancienne manufacture d’allumettes de l’État, est constitué d’une école maternelle, de deux écoles primaires et d’un collège.

Il constitue une mise en application des résultats de l’étude menée par les deux architectes auprès de spécialistes de l’enseignement, afin d’évaluer les limites des programmes types de groupes scolaires.

La disposition de la maternelle est très caractéristique d’une pensée qui cherche un renouveau des formes urbaines et architecturales. Le principe de la trame, du réseau est alors prisé par les architectes de l’agence qui pensent trouver là une alternative aux grandes compositions monumentales.

Pour répondre à de nouvelles formes de pédagogie, les salles de classe sont groupées par paire dans des blocs autonomes les uns des autres et reliés par des passages couverts entourant des patios plantés. Chaque bloc comprenait à l’origine un sanitaire, un dortoir et un réfectoire, mais la disposition a été modifiée par l’augmentation du nombre de classes, la centralisation de la restauration et les nouvelles normes d’hygiène. L’ensemble est entièrement de plain-pied et la cour de récréation est située à l’extérieur du dispositif.

Pour les classes élémentaires, les architectes ont opté pour un bâtiment en long, avec un fractionnement en petites unités. Placées au centre, les circulations mènent à un espace collectif muni de gradins.

Le collège reprend les mêmes principes dans un bâtiment de trois niveaux, développé autour d’un atrium.

Photographie des éléments porteurs en Y renversés, à l’extérieur des bâtiments
Les éléments porteurs en Y renversés à l’extérieur des bâtiments, en 1982 - 3Fi10506
Photographie du groupe scolaire lors de travaux en 2023
Le groupe scolaire lors de travaux en 2023

Sur le plan constructif, une charpente métallique constitue l’ossature principale. Les éléments porteurs en forme de Y renversés sont placés à l’extérieur et laqués de couleurs primaires. Les parois extérieures, enveloppes non structurelles, sont constituées de panneaux opaques ou de baies vitrées toute hauteur.

L’Éducation nationale s’inspirera de l’expérience novatrice de ce groupe scolaire pour adapter le bâti aux nouvelles pédagogies.

Le collège Jean-Lolive a été déplacé. Son bâtiment est occupé depuis 2022 par l’association Artagon.

École Diderot

47 rue Gabrielle-Josserand

1975 / Robert Legras, architecte

extension de l’école maternelle en 1987 / Michel Macheret, architecte

surélévation de l’école maternelle en 2000 / Carole Jenny et Michel Lakatos, architectes

rénovation de l’école maternelle et construction de l’école élémentaire en 2024 / Atelier d’architecture Benoît Crépet puis Bombrun-Costes Architectures, architectes

En 1971, la Ville envisage la construction d’un groupe scolaire composé d’une école élémentaire de vingt-deux classes et d’une école maternelle de quatre classes. Le projet initial est modifié et seule la maternelle est édifiée, en 1975. Elle comporte finalement six classes et deux salles d’activités, le projet d’un autre établissement maternel avenue du Cimetière-Parisien ayant été abandonné. La construction est réalisée selon un procédé industrialisé.

L’école maternelle fera l’objet d’une première extension en 1986, avec la création de trois classes supplémentaires. En 1999-2000, une dixième classe sera ajoutée et un centre de loisirs réalisé par surélévation d’une des ailes du bâtiment.

En 2024, une école élémentaire a été adossée au bâtiment préexistant de la maternelle, cette dernière ayant bénéficié d’importants travaux de rénovation à cette occasion, avec la création de deux salles de classe dans l’ancienne loge du gardien et l’isolation de la toiture et des façades.

Photographie de la façade de la nouvelle école élémentaire inaugurée en 2024

Façade de la nouvelle école élémentaire inaugurée en 2024

La nouvelle école élémentaire comporte treize salles de classe sur deux étages, une cuisine mutualisée desservant deux réfectoires, ainsi qu’un centre de loisirs élémentaire indépendant disposant de quatre salles d’activités. Un grand espace de motricité et une vaste bibliothèque, haute de plafond et dotée de puits de lumière, complètent le tout.

L’édifice en structure béton est recouvert d’un parement de briques pleines de teinte claire, rappelant les Sheds voisins. Les toits ont été végétalisés pour permettre la rétention de l’eau de pluie, assurer l’isolation thermique du bâtiment mais aussi offrir une vue plus esthétique aux habitants des immeubles alentour.

La façade nord-ouest, courbe et majoritairement vitrée, embrasse une cour-jardin conçue pour limiter l’effet d’îlot de chaleur ; elle donne sur le parc Diderot, récemment requalifié. La façade sud-est s’organise quant à elle autour d’un grand parvis par lequel on accède aux deux bâtiments scolaires. Des moucharabiehs en briques assurent à la fois une protection solaire efficace et une ambiance lumineuse homogène dans les classes.

École Louis-Aragon

25 quai de l’Ourcq

1984 / Paul Chemetov et Borja Huidobro, architectes

On retrouve dans cette école élémentaire de quinze classes les thèmes récurrents de la production de Paul Chemetov et Borja Huidobro, de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture : clarté de la disposition intérieure par une distinction spatiale entre services et salles de classe, apparence des systèmes constructifs et choix des matériaux.

À l’origine, une grande galerie au rez-de-chaussée et au premier étage distribue les salle de classe orientées sur la cour de récréation et le parc ; tandis que de l’autre côté ont été disposés l’administration, les salles de projection et de documentation, les sanitaires… L’augmentation des effectifs a modifié cette organisation et des classes sont installées côté services.

L’ossature en béton armé est laissée apparente dans les espaces intérieurs, en particulier dans les salles de classe où le traditionnel faux-plafond a fait place au dessin structurel des planchers à caissons, à l’intérieur desquels les éclairages sont placés. Les parois extérieures sont en maçonnerie de brique sur la rue et en grands vitrages dotés de brise-soleil en caillebotis métallique et de stores sur la cour de récréation. Tous les murs intérieurs sont recouverts de parement de terre cuite, évitant les parois peintes.

École Joséphine-Baker

18-28 rue Denis-Papin

2005-2007 / Art’Ur, architectes

Située dans le quartier des Quatre-Chemins et inaugurée en novembre 2007, l’école élémentaire Joséphine-Baker s’inscrit dans une démarche de haute qualité environnementale (HQE). Elle accueille environ 250 élèves sur le temps scolaire.

Le bâtiment est organisé en trois corps principaux perpendiculaires à la rue Denis-Papin, reliés par un quatrième corps longitudinal. Cette disposition en peigne favorise la lumière naturelle, la ventilation et la séparation fonctionnelle des espaces extérieurs, tels que les cours et les jardins.

Les deux premières branches abritent l’école, sur deux niveaux, tandis que la troisième accueille le centre de loisirs et la restauration. Le bâtiment longitudinal, en plus de connecter ces espaces, protège l’école des nuisances sonores de la rue.

Les matériaux utilisés reflètent l’attention à la durabilité et à l’esthétique : béton armé et bardages de briques côté rue, bois de pin rouge côté cour. Les trois toitures courbes en zinc, légèrement surélevées, apportent une identité visuelle forte et marquent le caractère public du bâtiment.

Les locaux sont conçus pour répondre aux besoins pédagogiques et sécuritaires. Les larges circulations rectilignes, éclairées naturellement, facilitent déplacements et surveillance. Les salles de classe, modulables et lumineuses, permettent un aménagement adapté aux activités en petits groupes.

Les cours de récréation jouent un rôle central dans le projet : celle des élémentaires, au rez-de-chaussée, est traitée en enrobé rouge et dotée d’un préau. À l’étage, trois terrasses constituent des espaces distincts, dont un dédié au jardinage pédagogique.

Les halls d’accueil, largement dimensionnés, favorisent la convivialité et l’exposition des travaux des élèves, tandis que les jardins surélevés, accessibles depuis la bibliothèque, offrent des espaces ombragés et intimes.

L’établissement s’intègre harmonieusement dans un environnement en recomposition. Le parvis, espace minéral en béton désactivé beige, relie le bâtiment à l’espace public tout en conservant deux arbres existants, un tilleul et un cerisier.

École Saint-Exupéry

38 quai de l’Aisne

2010 / Atelier Méandre, architecte

Situé le long du canal de l’Ourcq, sur un terrain de 5 000 mètres carrés, le groupe scolaire de quatre classes maternelles et huit classes élémentaires répond à la demande de la Ville d’une école à « énergie zéro », limitant au maximum ses consommations et même productrice d’énergie.

Pour répondre à cette exigence, les trois bâtiments sont orientés au sud afin de maximiser les apports solaires en hiver. Ils s’étagent du plus bas, en rez-de-chaussée au sud, au plus haut (quatre niveaux) au nord, côté canal. Ce mouvement ascendant favorise également l’intégration urbaine de l’école.

L’implantation des bâtiments ménage un espace libre en contiguïté des espaces extérieurs du lycée voisin.

Coupe des trois bâtiments issue du permis de construire de 2008

Coupe des trois bâtiments issue du permis de construire de 2008 - 615W9

Le socle du bâtiment côté canal est en béton, sur lequel se tient une boîte en ossature bois compacte et isolante, intégrant une isolation en laine minérale et un triple vitrage.

Les espaces extérieurs et jardins sont agrémentés d’essences végétales composant un écosystème lié au corridor écologique du canal. Les arbres ont été choisis en fonction de la hauteur des bâtiments, afin de ne pas masquer les panneaux photovoltaïques en toiture.

Nouveau collège Jean-Lolive

98 ter rue Cartier-Bresson

2022 / Epicuria, architectes

Le nouveau collège Jean-Lolive, qui peut accueillir 750 élèves, est le premier équipement public majeur de l’écoquartier situé sur des anciens terrains ferroviaires.

Photographie de la façade du nouveau collège lors des travaux, en 2021
Façade du nouveau collège lors des travaux, en 2021

Le bâtiment, dessiné par le cabinet d’architectes Epicuria, est construit tout en longueur mais s’infléchit en courbe tendue pour plus de légèreté et pour amener de la lumière. Ses façades au design épuré sont en briques blanches, rythmées par des jeux de motifs et de détails : moucharabieh, briques allongées et vernissées…

Le gymnase propose une volumétrie plus audacieuse composée d’un origami de zinc pré-laqué blanc. Il s’inscrit dans la perspective de la cour de récréation et ferme ainsi la composition.

Avec la brique et le zinc, l’architecte a fait le choix de revisiter deux matériaux très présents dans la ville, emblématiques du patrimoine industriel.

Lycée Lucie-Aubrac [auparavant lycée Félix-Faure]

51 rue Victor-Hugo

1966-1968 / Pierre André Chauveau, architecte

restructuration et extension en 2005-2008 / Thierry Van de Wyngaert, architecte

L’origine de l’établissement remonte aux ateliers de jeunesse créés par Vichy en 1941. Installés au 121 rue de Paris (actuelle avenue Jean-Lolive) dans les entrepôts désaffectés des Comptoirs français, ils formaient les jeunes gens aux métiers d’ajusteur, tourneur, serrurier, forgeron, électricien, menuisier et bourrelier. Au sortir de la guerre, malgré le discrédit qui pèse sur ces centres, la municipalité le soutient en raison de la qualité de l’enseignement prodigué.

Au début des années 1960, l’État est sollicité pour la construction d’un nouveau collège d’enseignement technique, à la place de l’ancien devenu trop vétuste. Pour ce faire, la Ville acquiert une propriété au 51 rue Victor-Hugo.

Le collège est réalisé dans le cadre du concours « construction métallique industrialisée » lancé par le ministère de l’Éducation nationale en 1966. L’architecte Pierre André Chauveau et l’entreprise Compagnie industrielle de matériel de transport (CIMT) sont les lauréats. C’est grâce à l’expérience du directeur des études de sa filière bâtiment, Jean Prouvé, que la CIMT réalise des panneaux de façades parfaitement adaptés à la commande.

L’ouverture des locaux scolaires et du réfectoire a lieu à la rentrée 1967, celle des ateliers au printemps 1968.

Photographie des façades du lycée Félix-Faure en 1968

Façades du lycée Félix-Faure en 1968 - 3Fi11064

L’établissement fait l’objet d’une restructuration complète au milieu des années 2000 et est alors rebaptisé Lucie-Aubrac. Le projet se veut trait d’union entre la rue et le canal et vise une meilleure intégration urbaine de l’édifice.

Le bâtiment sur la rue Victor-Hugo est conservé et réhabilité dans ses structures et façades. Le maintien des murs-rideaux de Prouvé n’étant pas prévu, deux panneaux sont déposés pour en garder le témoignage.

Photographie de la façade du lycée côté canal
Façade du lycée côté canal

À l’intérieur du site, les anciens ateliers sont détruits afin de créer une centralité qui organise les nouveaux bâtiments. Le choix des matériaux de façades est dicté par la nécessité d’harmoniser les parties existantes avec les extensions : bardage en bois bakélisé pour la façade sud, panneaux préfabriqués de béton poli aux agrégats de marbre blanc pour les autres, éléments en casson de mosaïque en parties basses (rappelant les œuvres de Pierre Belvès conservées), menuiseries en aluminium thermolaqué, vitrage naturel ou coloré en fonction des emplacements. Une valeur particulière est portée à la lumière naturelle dans les circulations.

Lycée Simone-Weil

121 avenue Jean-Lolive puis 6 rue Delizy

1967

restructuration et extension en 2007-2010 / Pascal Sirvin, architecte

Dès les années 1920, des cours professionnels municipaux sont destinés aux jeunes. Pour les filles, cet apprentissage porte longtemps la marque de la ségrégation et les prépare aussi bien à devenir des bonnes mères de famille qu’à l’exercice d’un métier. En 1941, la municipalité ouvre plusieurs ateliers de jeunesse, dont un pour jeunes filles dans la crèche Berthier. Après la Libération, la crèche est rendue aux enfants et l’enseignement technique est transféré dans un pavillon sis 147 rue de Paris (actuelle avenue Jean-Lolive). Très rapidement, les locaux ne suffisent pas et des baraquements provisoires sont installés sur la propriété.

Photographie de la cour et des bâtiments du lycée en 1967
Cour et bâtiments du lycée en 1967 - 3Fi11085

La Ville s’engage alors dans un long combat avec l’Éducation nationale pour obtenir la construction d'un établissement sur le terrain libéré par le départ du collège de garçons au 121 rue de Paris. Construit en 1967, le bâtiment doit être remis à neuf au début des années 2000. Le lauréat du concours est l’architecte Pascal Sirvin.

À la faveur de l’acquisition des parcelles mitoyennes donnant sur la rue Delizy, le parti pris est de retourner le lycée vers l’ouest. La cour située au centre est refermée et réorientée ; un parvis est aménagé sur la rue Delizy qui, par son traitement végétal, amorce une liaison vers le parc Stalingrad qui lui fait face.

Les salles d’enseignement sont placées dans deux corps de bâtiment en forme de L, l’un neuf et l’autre réhabilité, qui s’articulent autour de circulations verticales et de plateaux « détente » vitrés. Une galerie couverte en cuivre est établie sur deux niveaux, le long d’une des ailes, afin de distribuer les principales entités de la vie scolaire.

Photographie du lycée après restructuration et extension, en 2011
Le lycée après restructuration et extension, en 2011

Les façades sur les rues Delizy et Victor-Hugo sont bardées de terre cuite et de briques, qui font référence aux bâtiments industriels des abords du canal et dont la couleur répond aux immeubles de Denis Honegger situés de l’autre côté de l’avenue Jean-Lolive.

La complexité des travaux (réhabilitation lourde, démolition-reconstruction et extensions) nécessite trois ans de chantier en site occupé, pour une livraison à la rentrée 2010.

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter les brochures L’architecture scolaire à Pantin, Lycée Lucie-Aubrac et Lycée Simone-Weil

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