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L’Olympique de Pantin victorieuse en Coupe de France en 1918

L’Olympique, société d’encouragement aux exercices physiques, naît en 1908 de la fusion de la Société athlétique de Pantin, fondée en 1903, et de l’Étoile sportive parisienne, fondée en 1899. Cette nouvelle association est soutenue financièrement par la Ville de Pantin. Avec sa devise Ludus pro Patria, l’Olympique souhaite lutter « contre la tuberculose et le cabaret par la pratique régulière et raisonnée des jeux de plein air ». Les sports pratiqués sont le football association, le lawn tennis (tennis sur gazon) et la course à pied.

L’Olympique, toutes disciplines confondues, s’entraîne et joue jusqu’en 1910 sur la grande pelouse du parc de la Seigneurie louée à la veuve Regnault, propriétaire du domaine. Pendant l’été, trois courts sont aménagés pour la pratique du tennis, qui laissent place dès septembre aux joueurs de football.

Liste des membres de l’Olympique en 1914
Liste des membres de l’Olympique en 1914 - L10

En 1910 le tennis quitte le parc de la Seigneurie. Un mécène pantinois offre alors un terrain rue Victor-Hugo, où les Olympiens construisent deux courts de tennis en terre battue, un terrain de saut et un vestiaire. À partir de 1912, le football, quant à lui, se joue sur un terrain clos au 8 rue Delizy, ce qui favorise l’essor de cette section.

Dès la saison 1912-1913 le club compte 160 adhérents contre 50 à 60 les années précédentes.

Cette même saison, selon son président, l’Olympique est classé parmi les plus importants clubs sportifs de la région parisienne.

La section football de l’Olympique de Pantin prend de l’importance dans le paysage footballistique « parisien » à partir de 1911, année de son affiliation à la Ligue de football association (LFA), jeune fédération créée par Jules Rimet l’année précédente.

Les équipes première et seconde de l’Olympique sont finalistes lors de la première saison du championnat de la LFA. Pour la saison 1913-1914, cinq équipes sont engagées sur les huit que compte le club. Suspendue pendant la guerre, la LFA remplace le championnat par le Challenge de la Renommée, dont les trois premières éditions (1915, 1916 et 1917) sont remportées par l’Olympique de Pantin.

En 1917 se tient également la première édition de la Coupe Charles-Simon, qui deviendra la Coupe de France dès l’année suivante. Elle est ouverte aux clubs de toutes les fédérations. Quarante-huit clubs s’affrontent au premier tour.

Lors des huitièmes de finale du 2 décembre 1917, l’Olympique de Pantin gagne 5-1 face au Lyon Olympique Universitaire (LOU). Le 3 février 1918, en quart, l’équipe est victorieuse contre le Club français avec 3-2. Le 3 mars, elle se qualifie pour la finale après une victoire 2-1 contre le Club athlétique des sports généraux (CASG).

Tout au long du conflit mondial, la composition de l’équipe de l’Olympique est fluctuante : beaucoup d’hommes la quittent pour rejoindre le front pendant que certains en reviennent ou sont remplacés par des réfugiés étrangers. L’unique joueur présent dans l’équipe pendant la totalité du conflit est le Pantinois Émile Fiévet, né en 1886 au 9 rue de Montreuil (actuelle rue Charles-Auray).

L’équipe de l’Olympique de Pantin lors des seizièmes de finale le 4 novembre 1917 - copyright Fédération française de football
L’équipe de l’Olympique de Pantin lors des seizièmes de finale le 4 novembre 1917 - Fédération française de football

Deux jours avant la finale, l’Olympique n’a pas encore pu communiquer la liste des membres de son équipe, le club espérant la présence de ses joueurs belges alors sur le front.

La rencontre entre l’Olympique de Pantin et le FC Lyon se déroule le dimanche 5 mai 1918 à 15 heures au stade de la rue Olivier-de-Serres à Paris 15e, devant une assistance évaluée à 2000 personnes.

Sur un terrain gorgé d’eau, l’Olympique mène de suite le jeu, mais bute toutefois sur la défense lyonnaise. À plusieurs reprises, des buts sont tentés par les deux équipes, mais ne passent pas au-delà des poteaux.

Le jeu se durcit et le match connaît un tournant. Alors que le score est toujours de zéro partout, le gardien belge de l’Olympique, Decoux, assène un crochet du droit à la mâchoire de l’attaquant lyonnais André Weber, en représailles d’une charge jugée trop violente. Sanction immédiate de l’arbitre Jacques Battaille, qui expulse le joueur. Mais, fair-play, le capitaine du FC Lyon, Ébrard, qui ne veut pas d’une finale au rabais, demande la réintégration de son adversaire.

Le match reprend et, sur un déboulé de Devaquez qui dribble plusieurs joueurs, Fiévet récupère le ballon et l’envoie dans les filets. Le Pantinois passe ainsi à la postérité comme premier buteur dans une finale de Coupe de France. Cinq minutes plus tard, il reprend de nouveau un centre de Devaquez et marque ! L’Olympique mène deux buts à zéro.

En seconde mi-temps, les Lyonnais ont un regain d’énergie et tentent d’égaliser. Plusieurs attaques sont mises en défaut par la défense pantinoise et deux corners échouent.

Sur un dégagement de Lina, Darques dribble et part au but, permettant à l’Olympique de vaincre par 3 buts à 0.

Le trophée de la Coupe Charles-Simon est remis à Gabriel Balestra, président de l’Olympique, sous les applaudissements de l’assistance.

L’Olympique de Pantin fusionne avec le Sporting club de Vaugirard en 1918 et s’installe au stade Bergeyre, dans le dix-neuvième arrondissement de Paris. Exproprié de son stade en 1926, dans un contexte de crise du logement, le club fusionne avec son principal rival, le Red Star, qui devient alors le Red Star Olympique.

En 2018, cent ans après sa victoire en Coupe de France, le club de l’Olympique de Pantin a été réactivé par la fusion de l’Olympique football club de Pantin (OFCP) et de la section football du Club multi-sports (CMS).

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