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Équipements culturels

Centre national de la danse [ancien centre administratif]

1 rue Victor-Hugo

1969-1972 / Jacques Kalisz, architecte

reconversion en 2001-2004 et 2011-2013 / Antoinette Robain et Claire Guieysse, architectes

Projet de centre administratif datant de 1938
Projet de centre administratif datant de 1938 - 3Fi1466

Le projet d’un centre administratif rassemblant au bord du canal de l’Ourcq services municipaux déconcentrés, poste centrale, commissariat de police, « maison du peuple pour les syndicats », salles des fêtes et associatives, mais également pompes funèbres, caserne des pompiers, bibliothèque ou encore abri de défense passive, émerge dès 1938. Mis en sommeil en raison de la guerre, le projet n’est relancé qu’à la fin des années 1950.

C’est le maire nouvellement élu, Jean Lolive, qui porte le projet et confie à Jacques Kalisz la conception de l’édifice, dont l'objectif était de rassembler des instances administratives en un lieu unique au bord du canal de l'Ourcq, pour faciliter les démarches des usagers. 

Afin d’accueillir la Sécurité sociale, la Bourse du travail, les services des Impôts, l’Inspection du travail, le commissariat, le tribunal d’instance, la Compagnie des eaux et les locaux de vérification des Poids et mesures, ainsi que des services municipaux et un restaurant administratif, Kalisz, qui n’est pas encore diplômé – raison pour laquelle Jean Perrottet déposera le permis de construire à sa place – choisit d’occuper la quasi-totalité d’un terrain tout en longueur et dessine un bâtiment de près de 175 mètres de long sur six niveaux, dont l’imposante terrasse renforce encore l’horizontalité. Celle-ci est cependant équilibrée par la verticalité d’une « série de signes symboliques d’inspiration aztèque » formant parfois loggias et identifiant la présence de chacun des grands services publics.

L'édifice monumental comprend en son centre un hall traversant sur toute sa hauteur et des espaces de circulations aux dimensions généreuses et à la lumière naturelle. Un impressionnant escalier à double circulation dessert les six niveaux. De nombreux murs intérieurs sont ornés de dessins abstraits de Kalisz tandis qu’au sol, le sculpteur Till fait courir des lignes courbes avec un granito polychrome. 

En choisissant le béton dit « brut de décoffrage », à l'intérieur comme à l'extérieur, Jacques Kalisz exprime une forme de vérité constructive, en laissant le matériau de construction tel quel, sans le revêtir d’un parement ou l’enduire.

Photographie du centre administratif au début des années 1970

Le centre administratif au début des années 1970 - 3Fi11331

L’édifice brutaliste est achevé à l’automne 1972 et inauguré début 1973. Au fil des ans, différents services jugent leurs locaux peu adaptés et quittent le bâtiment. Progressivement amputé de ses fonctions repositionnées dans la ville, le bâtiment est cédé en 1999 par la municipalité au ministère de la Culture pour y installer le Centre national de la danse. Le concours pour sa transformation est remporté par les architectes Antoinette Robain et Claire Guieysse, qui souhaitent conserver le caractère de l’édifice.

Photographie du hall et des escaliers du Centre national de la danse en 2004
Hall et escaliers du Centre national de la danse en 2004

Le hall de circulation est affirmé comme lieu central du bâtiment et résonne visuellement avec les autres espaces. Une « façade intérieure » en stuc de couleur rouge chaud est installée. Traversant tout l’édifice d’est en ouest dans les circulations, elle redonne une unité à l’édifice. La cour de l’ancien commissariat est couverte pour accueillir un foyer de danse, en liaison avec le hall principal. À l’extérieur, sur la pointe ouest et la façade sur parvis, les ouvertures en meurtrière sont dotées de volets métalliques pivotants pour permettre l’occultation à l’intérieur lors de spectacles.

Ces travaux furent l'occasion de réaliser deux commandes publiques, l'une sur le mobilier remportée par l'artiste Michelangelo Pistolleto, l'autre par Pierre di Sciullo pour la signalétique. Celui-ci a créé la typographie Minimum, des « lettres qui dansent », qui se décline dans tous les espaces du bâtiment comme un appel au mouvement. Une immense enseigne en aluminium rouge, reprenant le mot « danse », est posée sur le toit de l'édifice et surplombe la ville.

La rénovation du Centre national de la danse a remporté le prix de l'Équerre d'argent en 2004. La seconde phase de réhabilitation, conduite par les mêmes architectes en 2011-2013, a porté sur les troisième et quatrième étages.

L’édifice a reçu, en 2024, le label Architecture contemporaine remarquable (ACR).

Bibliothèque Elsa-Triolet

102 avenue Jean-Lolive

1972 / Jean Perrottet et Jacques Kalisz, architectes

Le bâtiment a été conçu par deux membres de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture, l’AUA, un groupe aux engagements politiques forts qui a travaillé pour des villes de banlieue sur des programmes de logements et d’équipements sociaux.

La bibliothèque constituait la première tranche d’un projet de centre culturel réunissant à l’équipement de lecture publique un auditorium, une école de dessin, une école de musique, un théâtre de plein air, un lieu d’exposition et des salles de réunion. L’ensemble supposait un réaménagement complet du parc Stalingrad et des démolitions. Toutefois seule la première tranche est validée par le maire Fernand Lainat et réalisée.

Carte postale de la bibliothèque, au cœur du parc Stalingrad

La bibliothèque, au cœur du parc Stalingrad - 2Fi813

Jean Perrottet et Jacques Kalisz optent pour une structure mixte associant ossature acier et dalles béton, la couverture liant, elle, bois et métal pour former les paraboloïdes qui surmontent les modules latéraux. Expérimentaux, ces derniers poseront des problèmes d’infiltrations. Volontairement affirmés, les poteaux porteurs en acier encadrent et surmontent l’ensemble de la structure. Laissés apparents, ils sont peints de couleurs vives par l’artiste Max Soumagnac, couleurs aujourd'hui complètement modifiées.

D'une emprise totale de 1 700 mètres carrés, la bibliothèque est composée de cinq modules de base identiques formant un plan en H. Elle s’élève sur deux niveaux et un sous-sol. Le module central se partage entre bureaux, espace d’exposition et logement de fonction, en rez-de-chaussée et à l’étage. Également hall d’accueil, il distribue les quatre autres modules, groupés par deux, qui se répartissent entre espaces techniques et espaces publics.Le niveau principal des salles de lecture a été disposé au premier étage et bénéficie d’éclairages zénithaux. Le soubassement en retrait donne plus de légèreté à l’ensemble. Les volumes des salles principales, suspendues à l’ossature métallique apparente, donnent ainsi l’impression de flotter au-dessus du sol.

La Dynamo de Banlieues bleues

9 rue Gabrielle-Josserand

restructuration en 2002 / Périphériques, architectes

La Dynamo est un lieu de création et de diffusion dédié au jazz et aux musiques improvisées, situé aux Quatre-Chemins sur d'anciennes emprises industrielles.

La grande halle en 1999, avant la réhabilitation
La grande halle en 1999, avant la réhabilitation - 3Fi4274

Côté 70-76 avenue Édouard-Vaillant, l’usine Noirot-Lefaux spécialisée dans la fabrication et la réparation de sacs en toile de jute occupait des années 1930 à 1995 un site marqué par sa grande halle et ses bâtiments en brique. Les sacs y étaient dépoussiérés puis réparés à l’aide de machine à coudre spécialisées. Les principaux clients étaient les agriculteurs, pour le stockage des récoltes. Une cinquantaine de personnes travaillaient dans l’usine jusqu’aux années 1960, puis les effectifs baissèrent avec le déclin du sac en toile de jute face au plastique.

Le bâtiment sis 9 rue Gabrielle-Josserand appartenait quant à lui à Électricité de France (EDF) entre 1961 et 1999 et comprenait un poste de transformation, des ateliers, des garages, ainsi que des logements pour le personnel.

Périphériques Architectes est chargé de réhabiliter ces bâtiments pour l’association Banlieues bleues, organisatrice du festival du même nom, entre 1999 et 2002. Ils ouvrent au public en 2006.

La grande halle centrale, baignée de lumière grâce à sa verrière, est conservée et transformée en un espace multifonctionnel servant de hall d’entrée et d’exposition. Ce volume dessert le reste du complexe qui comprend une salle de concert modulable en bois, des studios de répétition, des locaux administratifs ainsi qu’une cafétéria avec terrasse donnant sur un jardin.

Les matériaux bruts tels que le bois, le béton et le bardage métallique mordoré, ainsi que les couleurs vives (orange, rose, doré), réinterprètent l’esthétique industrielle tout en apportant une touche contemporaine.

Ciné 104

104 avenue Jean-Lolive

rénovation et extension en 2004 / Pierre Chican

En 1855, la municipalité acquiert une belle demeure entourée de jardins et de cours, dont l’existence remonte au moins à 1782, pour y loger la mairie. Après la construction du nouvel hôtel de ville dans les années 1880, le corps de logis principal de la propriété est détruit et un square aménagé à son emplacement.

Un pavillon annexe, qui abritait la justice de paix, est conservé et transformé en salle des fêtes en 1888. Agrandi à deux reprises, en 1899 et 1909, ce lieu central pour la vie culturelle et sociale de Pantin accueille des bals populaires, des conférences et des projections cinématographiques jusqu’à sa transformation en cinéma.

Carte postale de la salle des fêtes au début du XXe siècle

La salle des fêtes au début du XXe siècle - 2Fi316

Le Ciné 104 ouvre ses portes en 1986 avec deux salles, l'une « art et essai » et l'autre dédiée à la recherche. Conçu comme un espace de rencontre et de partage, l’établissement allie programmation exigeante et proximité avec son public.

En 2004, une rénovation d’envergure réorganise les espaces, répondant aux besoins de mise en conformité avec les normes de confort, de sécurité et d’acoustique. Le projet, respectueux du bâti existant, conserve et valorise les éléments patrimoniaux, notamment les baies cintrées. Le Ciné 104 comprend désormais trois salles gradinées, un hall agrandi, un café-restaurant et des bureaux.

L’extension contemporaine, avec son plan de toiture bas, ses lignes épurées et ses parois vitrées, s’inscrit harmonieusement dans le parc environnant. Elle assure une transition fluide entre espaces extérieurs et intérieurs, tandis que le large auvent offre des percées visuelles sur les différents espaces.

Le bâtiment, tout en intégrant ces éléments contemporains, préserve une mémoire vivante grâce à son histoire riche et sa vocation culturelle affirmée.

Théâtre du Fil de l’eau [anciens entrepôts de la Compagnie franco-indochinoise]

20 rue Delizy

1958 / Louis et Robert Corlouër, architectes

Créée en 1912 par la maison Denis avec le concours de quelques-uns des principaux riziers de France, la Compagnie franco-indochinoise faisait commerce de riz, maïs, manioc, coprah et graines oléagineuses. Elle contrôlait une grande partie du marché du riz en France et s'occupait d'opérations d'achat et de vente de riz et de maïs, de toute provenance, particulièrement d'Indochine.

À Pantin, les halles sont bâties en 1958 par les architectes Louis et Robert Corlouër, père et fils. Elles sont destinées au stockage et conditionnement du riz.

Les Corlouër sont également les auteurs de la halle voisine de l’usine Pouchard, spécialisée dans la fabrication de tubes en acier. Les similitudes des deux bâtiments peuvent faire penser qu'il s'agissait de la même entreprise. S'il n'en est rien, ce sont les mêmes logiques et opportunités qui ont présidé à leur installation sur ce site. Il s’agissait des derniers espaces encore libres sur Pantin, à proximité d'axes majeurs : le canal de l’Ourcq au sud et la ligne de chemin de fer au nord, au voisinage du port de Pantin et des entrepôts et magasins généraux de la chambre de commerce, ainsi que des importantes gares de marchandises et de triage de Pantin et de Noisy-le-Sec.

Le Théâtre du Fil de l’eau, établissement municipal, occupe depuis 2009 une partie des anciens entrepôts en brique de la Compagnie franco-indochinoise.

Galerie Thaddaeus Ropac [ancienne chaudronnerie Lebel]

69 avenue du Général-Leclerc

1918

reconversion en 2012 / Architecture Frédéric Descamps - Buttazzoni & associés, architectes

La chaudronnerie Lebel, implantée dans un quartier essentiellement industriel, est un exemple de petite entreprise métallurgique construite dans le contexte de l’effort de guerre et d’une nécessaire économie de matériaux. Elle relève d’une architecture sérielle, sans réelle innovation. Mais peu modifiée - seules des extensions seront réalisées en 1931 et 1941 - elle possède une harmonie dans la forme et une valeur historique.

L'activité de l'entreprise était la grosse chaudronnerie, la réparation de chaudières, la fabrication de citernes. Vingt ouvriers y travaillent à l’ouverture de l'usine ; huit avant la fin d'activité en 1996.

Photographie de la façade de la galerie Ropac en 2020
Façade de la galerie Ropac en 2020

La reconversion en une galerie d’art de 4 700 mètres carrés a permis de conserver la morphologie de la chaudronnerie. L’ensemble des bâtiments, disposés autour d’une cour de manutention, ont été préservés, sans que de nouvelles constructions soient venues densifier la parcelle. Le travail a mis en valeur le bâti, tout en créant une « boîte blanche », neutre, à l’intérieur. Les trois halles accolées, mesurant de 7 à 12 mètres de hauteur et dédiées à l’espace d’exposition, ont conservé leur charpente métallique surmontée de lanterneaux et leurs façades en brique apparente, tandis qu’à l’intérieur le blanc, couvrant murs et charpente, laisse la place à l’art contemporain. Le traitement de la quatrième halle et des extensions le long de l'avenue a été réalisé dans le même esprit.

Les Sheds

45 rue Gabrielle-Josserand

1887

2022 / Agence Maud Caubet, architectes

Véritable dynastie d'industriels spécialisés dans le fil de coton, les Cartier-Bresson installent leur usine aux Quatre-Chemins en 1859 et marquent durablement l’histoire de la ville. Si une partie importante du site est démolie dans les années 1960, les traces de cette saga familiale sont encore nombreuses à Pantin, notamment les ateliers de 1887 aux structures métalliques rivetées et aux toits en sheds.

Photographie des Sheds en 2023

Les Sheds en 2023

Cinq ont été conservés pour accueillir le premier centre d’art de la ville, Les Sheds, et un lieu dédié à la petite enfance. L’agence Maud Caubet a ouvert le site sur le parc Diderot, en créant de vastes baies vitrées et des puits de lumière en toiture. L’authenticité a été préservée par les poutres en ferronnerie existantes et les briques rouges historiques, tandis que la rénovation de deux façades en briques noires inscrit l’ensemble dans son époque grâce à un vocabulaire contemporain minimaliste.

Conservatoire Jacques-Higelin

49 avenue du Général-Leclerc

2022 / Atelier Novembre - TNA, architectes

Le nouveau conservatoire à rayonnement départemental remplace un ancien équipement situé à proximité et offre une superficie trois fois plus importante. Ses 6 600 mètres carrés comprennent, outre des salles de cours, un centre de ressources, un espace d'exposition et un auditorium de 250 places, directement relié à la piscine Alice-Milliat par un couloir et sous lequel a été installé un nouveau bassin.

Photographie du nouveau conservatoire en 2022

Le nouveau conservatoire en 2022

Cette réalisation exprime une architecture contemporaine dans une forme de mimétisme inversé, qui propose une brique blanche en contrepoint de la brique rouge de la piscine historique. Installée sur le côté ouest de l’ensemble, le bâtiment anime la nouvelle rue créée par ses volumes et positionne son accès principal à l’angle sud-ouest de la parcelle. La configuration des espaces extérieurs prolonge l'équipement et autorise leur usage et une appropriation aisée.

Centre culturel Nelson-Mandela

11 avenue Aimé-Césaire

2023 / Jean-Pierre Lott, architecte

L’agence de l’architecte Jean-Pierre Lott a livré en 2023 ce centre culturel doté d’une médiathèque, d’une ludothèque et d’une salle de diffusion (théâtre, danse, musique, cinéma). Le bâtiment, installé au cœur des Courtillières, vient clore la rénovation du quartier. Il fait la liaison entre des immeubles récemment construits et le grand ensemble dont il marque une porte d’entrée.

Photographie du centre culturel en 2023

Le centre culturel Nelson-Mandela en 2023

Le bâtiment est réalisé en béton, utilisé ici pour son potentiel plastique. L’impressionnante grande coque mince en béton de la façade, en forme de vague, dialogue avec les courbes du grand ensemble de logements sociaux qui serpente dans le parc.

Le centre culturel se développe sur deux niveaux. Il abrite au rez-de-chaussée une bibliothèque, une ludothèque et une salle de diffusion de 120 places assises, toutes trois desservies par un grand hall qui offre une vue sur chacun des espaces. À l’étage on trouve les services de l’administration. Sur le toit, un théâtre extérieur avec scène et gradins complète l’offre.

Lieu hybride qui mêle diverses fonctions, cet équipement culturel offre aux habitants un véritable lieu de rencontres et permet le croisement entre les différentes disciplines.

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